Combien de temps faire tourner la pompe de sa piscine ?
C'est LA question que tous les propriétaires de piscine se posent : combien d'heures par jour ma pompe doit-elle tourner ? Trop peu, et l'eau devient trouble. Trop, et la facture d'électricité grimpe. La bonne nouvelle, c'est qu'il existe une formule simple et efficace !
La formule simple : température ÷ 2
Oubliez les calculs compliqués. La règle de base est ultra-simple et fonctionne dans 90% des cas :
Température de l'eau (en °C) ÷ 2 = Nombre d'heures de filtration minimum par jour
Exemples concrets :
- Eau à 16°C → 16 ÷ 2 = 8 heures de filtration
- Eau à 24°C → 24 ÷ 2 = 12 heures de filtration
- Eau à 28°C → 28 ÷ 2 = 14 heures de filtration
- Eau à 30°C (canicule) → 30 ÷ 2 = 15 heures de filtration
Pourquoi cette formule ? Plus l'eau est chaude, plus les bactéries et algues se développent rapidement. La filtration doit donc tourner davantage pour maintenir l'eau propre et limpide. En dessous de 10°C, 4 à 5 heures suffisent. Au-delà de 28°C, laissez tourner en continu si possible.
Astuce : programmez votre filtration pendant les heures les plus chaudes de la journée, quand le soleil tape et que l'activité biologique est au maximum. Un cycle en journée est bien plus efficace qu'une filtration nocturne.
Ajustements selon la saison
La température varie, et votre temps de filtration doit suivre !
Printemps (avril-mai) : l'eau se réchauffe progressivement. Commencez à 8 heures, puis augmentez au fur et à mesure que la température monte. C'est aussi le moment du grand nettoyage printanier : filtrez 24h en continu pendant 2-3 jours après l'hivernage pour clarifier l'eau.
Été (juin-août) : c'est la haute saison ! Avec des températures d'eau entre 26 et 30°C, comptez 12 à 15 heures par jour minimum. Si votre piscine est très fréquentée (pool parties régulières, enfants qui jouent toute la journée), ajoutez 2 heures supplémentaires. Le brassage constant empêche les algues de s'installer.
Automne (septembre-octobre) : les températures baissent, réduisez progressivement. Passez de 12 à 6 heures au fil des semaines. Surveillez quand même : les feuilles mortes polluent beaucoup, et le filtre travaille davantage.
Hiver (novembre-mars) : si vous n'hivernez pas totalement, 4 à 5 heures suffisent, surtout en mode hors-gel (la pompe tourne quand la température descend sous 5°C pour éviter que l'eau ne gèle dans les canalisations).
Pensez-y : répartissez la filtration en 2 ou 3 cycles plutôt qu'un seul bloc. Exemple pour 12h : 6h le matin, pause, 4h l'après-midi, pause, 2h en soirée. L'eau est mieux brassée et reste plus homogène.
Cas particuliers : spa, piscine chauffée
Certaines piscines ont des besoins spécifiques qui dérogent à la règle classique.
Spa et jacuzzi : l'eau est chauffée en permanence entre 35 et 40°C. À cette température, les bactéries adorent proliférer ! La filtration doit tourner en continu, 24h/24, avec un traitement désinfectant renforcé (oxygène actif ou brome de préférence). Heureusement, le volume d'eau est petit, donc la consommation électrique reste raisonnable.
Piscine chauffée : si vous utilisez une pompe à chaleur pour prolonger la saison, gardez la filtration active tant que l'eau dépasse 10°C. Appliquez toujours la règle température ÷ 2, même hors saison. Une eau à 22°C en octobre demande 11 heures de filtration, exactement comme en juin !
Piscine intérieure : la température est stable toute l'année (souvent 26-28°C). Programmez 12 à 14 heures par jour en continu. Attention à l'humidité ambiante qui favorise le développement d'algues sur les parois : nettoyage hebdomadaire obligatoire.
Petite piscine hors-sol : volumes réduits (10-15 m³) = équilibre fragile. Filtrez 1 à 2 heures de plus que ne l'indique la formule pour compenser. L'eau chauffe vite et se pollue plus rapidement avec la fréquentation.
Astuces pour économiser l'énergie
Faire tourner la pompe, c'est indispensable, mais ça ne veut pas dire ruiner votre budget électrique !
Investissez dans une pompe à vitesse variable : elle ajuste sa puissance selon les besoins. Économies d'énergie : jusqu'à 70% par rapport à une pompe monophasée classique. Amortissement en 2 à 3 ans.
Programmez aux heures creuses : si votre contrat électrique le permet, faites tourner une partie de la filtration la nuit (en complément des heures chaudes de la journée). Moins cher, mais moins efficace biologiquement, donc à combiner intelligemment.
Nettoyez régulièrement le filtre : un filtre encrassé force la pompe à travailler plus dur. Contre-lavage hebdomadaire pour le sable, rinçage des cartouches tous les 15 jours. Consommation réduite, efficacité maximale.
Utilisez une bâche à bulles : en limitant l'évaporation et en maintenant la température, vous réduisez le temps de chauffage (si vous chauffez) et stabilisez l'eau. Indirectement, la filtration est plus efficace.
Entretenez la pompe : vérifiez régulièrement les paniers de skimmer et de pré-filtre. Toute obstruction augmente la consommation. Une pompe bien entretenue consomme 10 à 15% de moins.
Dimensionnez correctement : une pompe surdimensionnée consomme plus sans mieux filtrer. Pour une piscine de 40 m³, une pompe de 8 à 10 m³/h suffit. Pas besoin du modèle 15 m³/h "au cas où".
Arrêtez en hiver : si vous hivernez complètement (bâche, produit d'hivernage, eau abaissée), éteignez la pompe de novembre à mars. Économie substantielle, et l'eau se conserve très bien en mode passif.
En résumé : la formule magique température ÷ 2 vous donne le temps de filtration minimum. Ajustez selon la saison, la fréquentation et le type de piscine. Et surtout, optimisez avec une pompe performante et un entretien régulier pour économiser l'énergie sans compromettre la qualité de l'eau.
Maintenant, vous savez exactement combien de temps faire tourner votre pompe. Plus d'excuses pour une eau trouble ! 💧⚡